Thứ Bảy, Tháng 6 21, 2025

Simuler l’orgasme au téléphone : un plaisir coupable devenu banal à l’ère des relations à distance

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Quand le manque de proximité physique se fait sentir, les couples à distance cherchent à raviver l’intimité par tous les moyens. Entre sextos, appels nocturnes et ébats virtuels, la tentation de simuler l’orgasme au téléphone devient un compromis fréquent – à la fois ludique, culpabilisant et révélateur. Derrière ce jeu de rôle sensuel se cache parfois une gêne silencieuse, une attente à combler, voire un malaise à exprimer.

Quand la fiction rejoint la réalité : Carrie Bradshaw, égérie involontaire du sexe par téléphone

Dans la saison 3 de And Just Like That, Carrie Bradshaw incarne avec humour et désarroi la réalité du sexe à distance. Son amant Aidan, coincé en Virginie pour des raisons familiales, et elle, enracinée à Manhattan, font l’expérience moderne des relations connectées. Une scène culte la montre dans son lit, en lingerie, tandis qu’Aidan, garé dans son camion, tente d’entretenir la flamme. Mais un coup de klaxon inopiné et un chat trop curieux viennent briser le charme.

Ce moment de gêne aboutit à une confession inattendue : Carrie admet avoir simulé. Plus tard, elle confie à ses amies son malaise, s’interrogeant sur l’authenticité de l’échange. Ce clin d’œil scénaristique met en lumière une réalité bien plus partagée qu’on ne l’avoue : simuler à distance est devenu courant. WhatsApp, FaceTime, sextos entre deux lessives ou mails professionnels… L’orgasme téléphonique est parfois une parenthèse de fiction dans une journée bien trop réelle.

Entre performance virtuelle et pression implicite : pourquoi simule-t-on au téléphone ?

Simuler l’orgasme à distance, c’est aussi s’improviser comédienne. Il faut adopter le bon ton, savoir répondre au timing du partenaire, tout en feignant un plaisir qu’on ne ressent pas toujours. Et ce, parfois, au beau milieu d’activités aussi banales que cuisiner, jardiner ou traiter ses impôts. Loin d’être un acte innocent, cette simulation demande une attention particulière au scénario qu’on veut faire croire, surtout lorsque l’envie n’est pas au rendez-vous.

Les raisons de cette mise en scène sont multiples. Comme dans la vraie vie, les femmes, plus fréquemment que les hommes, ressentent une pression à “assurer” ou à ne pas blesser leur partenaire. Une étude américaine a même révélé que près de la moitié des personnes pratiquant le sexting admettent avoir menti dans leurs échanges. À l’origine : peur de décevoir, attentes irréalistes véhiculées par la culture pop, ou simple fatigue émotionnelle.

Les risques invisibles d’un plaisir feint : tromperie douce ou fracture silencieuse ?

Pour les couples engagés dans une relation à distance, ces moments intimes sont parfois la seule occasion d’entretenir le lien charnel. C’est pourquoi la simulation, aussi anodine puisse-t-elle paraître, peut fragiliser la confiance. En masquant ses véritables émotions, on introduit une forme de dissonance affective qui, à terme, peut engendrer frustration et malentendu. Un plaisir factice devient alors le masque d’un éloignement émotionnel.

Selon Naomi Magnus, psychothérapeute spécialisée en sexualité, cette dissonance peut miner l’estime de soi, et faire naître une solitude paradoxale au sein même du couple. Ce sentiment d’isolement est d’autant plus pernicieux qu’il s’installe sans que les partenaires en aient forcément conscience. Lorsqu’on ne dit pas la vérité, même par omission, l’autre finit par le ressentir – consciemment ou non – comme un recul de l’intimité.

Retrouver l’authenticité : oser dire non et parler vrai, même à distance

Sortir de cette dynamique implique un choix volontaire de sincérité. Il ne s’agit pas de condamner la simulation, mais d’en comprendre les causes et d’oser en parler. Expliquer pourquoi on n’était pas dans le bon état d’esprit, reconnaître ses limites et ses besoins, peut ouvrir la voie à une communication plus fluide et plus respectueuse. Cela permet aussi de déconstruire la croyance selon laquelle il faut toujours “répondre présent” au désir de l’autre.

Dans l’épisode en question, Carrie finit par avouer à Aidan qu’elle a simulé. Mais la scène prend un tour encore plus cocasse quand il révèle que son fils a tout entendu. Une leçon inattendue : malgré les écrans, les connexions et la distance, l’intimité ne se remplace pas – elle se cultive. Et parfois, dire “je ne suis pas dans le mood” vaut mieux qu’un Oscar de la meilleure actrice invisible.

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