Le 20 mai 2025, Naomi Campbell a transformé la montée des marches du film Fuori en une déclaration de style, de force et d’héritage. Parée d’une robe sculpturale et arborant une coupe afro monumentale, la légende du mannequinat n’a pas seulement foulé le tapis rouge — elle l’a redéfini. Cannes célèbre les stars, Naomi les transcende.
Une apparition qui écrase le tapis rouge
Sur la Croisette, le tapis rouge est un théâtre, et Naomi Campbell en est l’actrice principale. Ce mardi 20 mai, alors que le Festival de Cannes déroulait ses fastes pour accueillir Fuori, dernier long-métrage de Mario Martone, tous les regards se sont immédiatement détournés de l’écran pour se fixer sur une seule personne : Naomi. Silhouette sculpturale, port de reine et regard magnétique, la star britannique a prouvé, une fois de plus, qu’elle n’a rien perdu de sa puissance iconique.
Vêtue d’une robe bustier spectaculaire signée Dolce & Gabbana, composée de sequins argentés et rehaussée d’un drapé architectural, elle a transformé chaque marche en podium. À 54 ans, Naomi ne défie pas le temps : elle le domine. Chaque détail de son apparition évoquait la haute couture dans sa forme la plus théâtrale, celle qui raconte une histoire, celle qui impose une présence sans besoin de discours.
Une coiffure comme un manifeste
Mais ce qui a véritablement fait basculer cette montée des marches dans la légende, c’est le choix capillaire audacieux de Naomi. Loin de sa chevelure lisse signature, la top a dévoilé une coupe afro XXL, majestueuse et parfaitement sphérique. Un geste esthétique, certes, mais surtout une prise de position symbolique. En embrassant pleinement ses racines, elle célèbre la “black beauty” dans toute sa splendeur, dans un espace — Cannes — longtemps dominé par une certaine vision eurocentrée de l’élégance.
L’afro de Naomi ne se contente pas d’être belle : elle revendique, elle rappelle, elle inspire. Elle évoque les combats des générations précédentes, les années 70 de l’émancipation, les podiums qu’il a fallu conquérir un à un. Cette coiffure est une couronne de mémoire autant qu’un accessoire de mode. Elle dit à toutes celles et ceux qui l’ont regardée : “Je suis là, entière, forte, noire et sublime — et c’est ainsi que je choisis de briller.”
Une leçon de style et de représentation
Dans un festival où chaque apparition est millimétrée, Naomi Campbell brise les codes et les automatismes. Là où d’autres misent sur la prudence stylistique, elle choisit l’affirmation. Là où certains tentent la provocation sans profondeur, elle offre un message d’élégance militante. Ce 20 mai, elle a prouvé que l’afro, longtemps reléguée à la marge, peut être le sommet du chic, le centre d’un rituel mondain comme Cannes, et non sa périphérie.
Ce moment n’était pas qu’une performance de mode : c’était un acte culturel, une présence qui modifie la perception même de la beauté sur la scène internationale. Par sa simple posture, Naomi redéfinit les contours du glamour. Elle en élargit les frontières, elle y inscrit d’autres récits, d’autres esthétiques, d’autres vérités. Et elle le fait avec cette puissance tranquille qui la distingue depuis trois décennies.
Naomi, plus qu’un visage : un mythe vivant
On l’a souvent appelée la panthère des podiums, mais Naomi Campbell est bien plus qu’un surnom félin. Elle est une archive vivante de l’évolution de la mode, de ses luttes et de ses métamorphoses. Elle incarne le passage du mannequin au symbole, du corps parfait à l’icône signifiante. Et chaque apparition publique est une nouvelle page ajoutée à cette légende en perpétuelle réécriture.
Ce soir-là à Cannes, elle n’était pas seulement une invitée. Elle était un repère, un totem, une étoile fixe au milieu du tumulte médiatique. Naomi ne s’adapte pas à la mode — elle la dicte. Et quand elle monte les marches, ce n’est pas seulement une star qui avance. C’est tout un pan de l’histoire culturelle contemporaine qui défile avec elle. En afro, en strass, en silence, elle impose plus que du style : elle impose du sens.
Naomi Campbell n’a pas illuminé Cannes 2025. Elle l’a élevé. Par sa robe, par sa coupe afro, par son aura, elle a transformé un moment de tapis rouge en moment de grâce. Une célébration de la beauté noire, de l’audace et de l’élégance comme acte politique. Le Festival a offert son cadre, Naomi en a fait un message inoubliable.