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Faut-il en finir avec le soutien-gorge ? Une question de corps, de choix et de liberté

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Alors que les normes sociales évoluent, de plus en plus de femmes font le choix de ne plus porter de soutien-gorge, évoquant confort, convictions personnelles ou rejet des conventions. Si ce geste peut sembler anodin, il soulève pourtant une question bien plus vaste : le soutien-gorge est-il encore une nécessité, ou devient-il un reliquat culturel à réinterroger ?

Le confort contre les normes sociales

Depuis la pandémie, le port du soutien-gorge a fortement reculé dans la sphère intime. Le télétravail, la solitude imposée, la redéfinition des priorités ont poussé beaucoup de femmes à se libérer de ce sous-vêtement jugé contraignant. Le mouvement “no bra”, longtemps porté par des icônes comme Gloria Steinem ou Rihanna, trouve aujourd’hui une résonance nouvelle dans une société qui valorise l’authenticité et la réappropriation de soi.

Mais cette tendance n’est pas qu’une question de confort. Elle interroge en profondeur les attentes imposées aux corps féminins : doit-on encore porter un soutien-gorge pour se conformer à un idéal esthétique, ou à une politesse sociale dépassée ? Et si la seule bonne réponse était celle qui respecte l’individualité du choix ? À l’heure où les injonctions évoluent, cette réflexion gagne en pertinence.

Un accessoire pensé à l’origine pour libérer

Si le soutien-gorge est aujourd’hui perçu par certaines comme un symbole de contrainte, il est bon de rappeler qu’il fut, à ses débuts, une invention émancipatrice. Créé en 1899 par Herminie Cadolle, le “corselet-gorge” visait justement à libérer les femmes du corset rigide et étouffant. Avec le temps, sa fonction s’est transformée, intégrant progressivement les diktats de la mode et de la séduction.

Des études médicales récentes tendent à relativiser ses bienfaits. Jean-Denis Rouillon, médecin du sport, affirme que le port régulier du soutien-gorge affaiblit les ligaments mammaires, entraînant un affaissement à long terme. À l’inverse, l’absence de soutien renforcerait naturellement les tissus. Entre bénéfices supposés et désavantages documentés, la question de son utilité réelle se pose plus que jamais.

Le “no bra” comme étendard féministe

Dans les années 1960 et 1970, le rejet du soutien-gorge devient un geste hautement politique. Lors de la célèbre manifestation contre Miss America en 1968, les militantes féministes jettent symboliquement leurs soutiens-gorge dans une “poubelle de la liberté”. Si l’image du “bra burning” a été sur-interprétée, elle marque un tournant dans la revendication du droit à disposer de son corps.

Cette révolte vestimentaire se poursuivra avec des créations comme le “no bra” de Rudi Gernreich ou les écrits de Germaine Greer, qui critiquait aussi bien l’imposition du soutien-gorge que l’injonction inverse de ne pas en porter. La liberté, selon ces penseuses, ne réside pas dans le rejet systématique de l’objet, mais dans la possibilité de choisir. Porter ou ne pas porter un soutien-gorge devient alors une déclaration d’autonomie.

Des icônes qui choisissent leur corps

Jane Birkin, Patti Smith, Gloria Steinem, Kate Moss, Rihanna… Toutes ont, à leur manière, contribué à redéfinir l’image du corps libre en public, avec ou sans soutien-gorge. En s’exposant sans filtre, elles ont brisé les tabous de la pudeur imposée, en assumant la forme, la texture, et parfois l’imperfection de leur poitrine. Leur message ? Le corps n’a pas à être corseté pour être présentable.

La journaliste Hillary Brenhouse a résumé avec poésie cette relation intime et sensorielle à son propre corps dans un essai devenu culte. Elle y évoque ses seins qui “dansent” lorsqu’elle descend les escaliers, rappelant que le mouvement, le poids et la sensation d’exister sont aussi des formes de liberté. Une liberté viscérale, qui n’a rien à voir avec l’apparence mais tout avec le ressenti. C’est peut-être là, dans cette reconnaissance subtile du corps vivant, que réside la réponse à la question initiale.

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