Entre esprit méditerranéen et cuisine sincère, Casa Pregonda est une véritable évasion sensorielle en plein Paris. Inspirée de la crique sauvage de Minorque dont elle porte le nom, cette adresse recrée l’âme d’une casa espagnole : un refuge où le temps se suspend, où les rituels simples – rompre le pain, trinquer, partager – reprennent tout leur sens.
Un décor méditerranéen dans Paris
Dès la devanture, le ton est donné : des volets vert pin sur fond blanc évoquent les maisons de pêcheurs et les fincas familiales de Minorque. À l’intérieur, le décor combine les codes d’une maison de vacances espagnole avec ceux d’un bistrot parisien. On retrouve poutres apparentes, carrelages traditionnels, rideaux brodés, fenêtres arrondies et au sol, une pierre couleur sable. Chaque détail, du bar carrelé aux petites tables en bois, invite au voyage tout en restant chaleureux et accessible.
Cette atmosphère évoque la lenteur heureuse des villages méditerranéens, où les voix résonnent dans la cour, où la lumière joue sur les murs blancs. On a l’impression de pénétrer dans une maison familiale plutôt qu’un restaurant : un lieu où l’on est accueilli comme un invité et non comme un client. La casa devient ici refuge, souvenir d’étés infinis, et promesse d’une soirée douce et authentique.
Une cuisine sincère, entre terre et mer
La carte de Casa Pregonda est un hommage à la simplicité généreuse de la cuisine espagnole. On commence par des croquetas dorées comme un après-midi d’août, suivies d’une cecina de León tendre à souhait et de petits bijoux iodés : les anchois de Cantabrie posés sur un pan con tomate généreux. Les tortillas crémeuses, parfumées d’aïoli ou relevées à la Txistorra, rappellent les marchés de Barcelone ou les repas de famille.
Plus loin, des plats plus robustes prolongent cette symphonie : arroz noir à l’encre de seiche et crevettes carabineros, pluma ibérique, ou caldereta, la célèbre soupe de poisson minorquine. Chaque bouchée est une escapade vers une crique ou une place animée, une invitation à ralentir et savourer. La main du chef Alexandre Giesbert se sent dans cette authenticité, où la simplicité cache une exigence parfaite de produits et de saveurs.
Des boissons qui prolongent le voyage
À Casa Pregonda, le voyage ne s’arrête pas dans l’assiette : il se poursuit dans le verre. La carte rend hommage aux grands classiques espagnols et minorquins avec ses bebidas de la casa : sangria de Cava parfumée à la verveine, tinto de verano andalou et Pomada de Mahón, emblématique des Baléares. Chaque gorgée invite à la fête et à la convivialité, comme une fin de journée d’été à partager entre amis.
On retrouve aussi une sélection pointue de Cavas et de vins espagnols, auxquels s’ajoutent quelques découvertes venues d’ailleurs pour accompagner tous les instants. Ces nectars s’apprécient dans une ambiance légère, autour de la table ou accoudé au comptoir, les rires résonnant comme dans une ruelle méditerranéenne. Ici, boire devient un acte de célébration, prolongement naturel de la casa : simple, vrai, et plein de chaleur.
Une invitation à la lenteur
Casa Pregonda ne se résume pas à un décor ni à une carte : c’est avant tout une expérience. On y vient pour retrouver ce que l’on avait oublié : le plaisir de prendre son temps, de savourer sans hâte, de partager sans compter. Comme la cala Pregonda de Minorque, accessible uniquement à pied ou par la mer, ce lieu cache sa magie à ceux qui savent l’apprécier et la découvrir.
On ressort de Casa Pregonda le cœur plus léger, comme après une journée passée à la plage : rassasié, apaisé, et avec un sourire que l’on emporte avec soi. C’est un hommage vibrant à une Espagne sincère, à une Méditerranée authentique, un endroit où chaque geste – trinquer, rompre le pain, goûter, rire – devient un rituel précieux. Comme un été sans fin au cœur de Paris.
