Thứ Ba, Tháng 8 5, 2025

L’élégance chorégraphique : les derbies reviennent sur le devant de la scène

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Chaussure fétiche de Serge Gainsbourg, les derbies opèrent un retour remarqué sur les podiums et dans la rue à l’orée de la rentrée 2025. Inspirées de l’univers de la danse, elles réapparaissent aujourd’hui dans les collections de créateurs influents, remettant au goût du jour cette silhouette hybride, à la fois classique et audacieuse. Plus qu’une simple tendance, c’est un mouvement stylistique profond qui s’ancre dans l’héritage culturel et artistique d’icônes intemporelles, entre tradition du ballet et flair contemporain.

Quand la danse façonne la mode

Depuis près de deux siècles, le ballet nourrit l’imaginaire des créateurs de mode. Dès les années 1830, ses codes ont infiltré les podiums : tutus, bodies, transparences, silhouettes fluides. Aujourd’hui encore, les maisons les plus en vue continuent de puiser dans cet univers discipliné et poétique. Ferragamo habille ses mannequins de justaucorps sophistiqués et sandales à rubans. JW Anderson construit des robes comme des sculptures. Quant à Simone Rocha, elle tisse son succès sur un vocabulaire esthétique fait de tulles et de légèreté dansante.

Mais cette fascination ne s’arrête pas aux vêtements. Elle s’étend à l’attitude, à la démarche, à l’allure générale. La mode convoque ici le corps en mouvement, l’élan du danseur, la grâce d’un port de tête. Chaque saison, un souffle chorégraphique traverse les défilés. L’objectif ? Recréer une forme de beauté vivante, empreinte de classicisme et d’avant-garde. C’est dans ce contexte que la derby revient, à la croisée des époques, des genres et des disciplines artistiques.

Gainsbourg, figure culte des derbies

Dans les années 1970, Serge Gainsbourg adoptait les derbies Zizi de la maison Repetto, initialement créées pour la danseuse Zizi Jeanmaire. À ses pieds, ces chaussures devenaient un manifeste : élégance discrète, raffinement nonchalant, esthétique androgyne. Avec son allure provocante et désinvolte, Gainsbourg imposait un style où la mode puisait dans le vestiaire de la scène pour mieux redéfinir le masculin chic. Cette empreinte visuelle, forte et singulière, reste gravée dans l’imaginaire collectif.

Aujourd’hui, les derbies ressurgissent dans un contexte différent, mais avec un écho fort. Si les It-girls des années 2010 ont redonné leurs lettres de noblesse aux ballerines, les derbies, elles, redeviennent le terrain de jeu des créateurs. Elles ne sont plus seulement une chaussure héritée du passé, mais un symbole de transmission culturelle. À travers elles, c’est toute une génération qui réinvente le rapport à l’habit, au geste, à la mémoire de la mode.

Les maisons redessinent une silhouette culte

En 2025, les derbies prennent une place centrale dans les collections de plusieurs maisons. Simon Porte Jacquemus, lors de son défilé printemps-été 2024, a révélé une collaboration très attendue avec Repetto. Sur le podium, les célèbres Zizi sont réinterprétées, modernisées, intégrées dans des silhouettes à la fois épurées et vibrantes. Le geste est fort : rendre hommage à une figure mythique tout en projetant son icône dans le futur. Cette réédition réussit à marier nostalgie et innovation avec justesse.

D’autres marques comme Celine et Berluti s’inscrivent aussi dans cette mouvance. Celine, sous la direction de Michael Rider, propose une version plus structurée et graphique de la derby, tandis que Berluti lance sa propre “ballet shoe”, alliant cuir d’exception et formes arrondies. Chaque maison explore ainsi un langage stylistique distinct, mais toutes s’accordent sur le même constat : la derby est l’accessoire parfait pour conjuguer allure classique et esprit rebelle.

Une rentrée sous le signe du pas de danse

Alors que la rentrée approche, les derbies s’imposent comme l’un des choix les plus en vue dans le paysage stylistique. Ni trop sages, ni trop excentriques, elles permettent toutes les associations : tailleur masculin-féminin, jeans vintage ou robe minimaliste. Leur versatilité en fait une pièce idéale pour jouer avec les contrastes, brouiller les codes et affirmer une posture de mode réfléchie. Portées à plat ou légèrement surélevées, elles accompagnent le quotidien d’un pas affirmé.

Au-delà d’un effet de mode, elles traduisent un mouvement de fond vers une mode plus consciente, plus connectée à son héritage. La démarche se veut aussi esthétique que politique : revisiter les archives pour en faire un manifeste moderne. À travers ce retour des derbies, c’est un certain esprit français, libre et élégant, qui s’exprime à nouveau. Un pas de danse vers le futur, inspiré par les icônes du passé.

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