La Fashion Week masculine vient de s’achever, révélant une saison automne-hiver 2025-2026 audacieuse et riche en contrastes. Entre héritage seventies, retour du slim, explosion de fausse fourrure et influence Indie Sleaze, les podiums ont mis en avant un vestiaire où l’expérimentation est reine. Les créateurs revisitent les classiques, osent les volumes extrêmes et s’amusent avec les textures. Résultat : une mode masculine qui brouille les codes établis et invite à assumer une allure singulière, entre élégance intemporelle et provocation assumée.
Des influences rétro revisitées
L’hiver prochain sera marqué par un retour assumé aux inspirations seventies. Imprimés fleuris, blazers à motif pied-de-poule et chemises à cols exagérés insufflent un vent de liberté et de nostalgie dans le vestiaire masculin. Prada, notamment, a réinterprété ces codes avec une modernité qui évite le pastiche, tandis que d’autres maisons ont adopté une lecture plus décontractée et festive de cette décennie mythique.
En parallèle, la tendance Indie Sleaze ressurgit avec force. Popularisée à la fin des années 2000, elle se traduit par des jeans skinny, des manteaux en léopard et une allure désinvolte tout droit sortie des pubs londoniens. Dolce & Gabbana et Magliano s’approprient ce style en lui donnant une dimension plus contemporaine, entre nostalgie et effronterie.
Entre tailoring décontracté et jeux de volumes
Le tailoring, pilier de la mode masculine, évolue vers une approche plus relaxed. Fini les costumes tirés à quatre épingles : les coupes se relâchent, les tissus adoptent des teintes sablées et les silhouettes respirent une élégance effortless. MM6 Maison Margiela et Emporio Armani, entre autres, insufflent un vent de fluidité dans des ensembles moins contraints, parfaits pour une allure chic mais naturelle.
À l’opposé, certains créateurs misent sur l’exagération des formes. Les doudounes oversize et gonflées deviennent des pièces maîtresses, transformées en manifestes stylistiques autant que pratiques. KidSuper, Sacai et Egonlab se distinguent avec des créations imposantes, jouant avec des couleurs et des motifs inattendus, faisant de la protection contre le froid un véritable terrain d’expérimentation mode.
Matières audacieuses et nouvelles silhouettes
La saison 2025-2026 signe aussi le retour du pantalon en cuir, qui impose une attitude rock affirmée. Associé à des vestes sobres ou des chemises fluides, il devient l’alter ego rebelle du denim. Hermès et Courrèges en ont proposé des versions sophistiquées, confirmant son statut d’indispensable. À l’inverse, le short s’invite sur les podiums hivernaux, surprenant dans des déclinaisons officewear ou plus audacieuses, prouvant que la saison froide n’interdit pas d’oser.
La blouse drapée, fluide et soyeuse, détrône le tee-shirt basique. Hed Mayner, Dior Men et Ami explorent cette pièce sous toutes ses formes, offrant un équilibre entre sensualité et décontraction. Quant au tweed, il se libère de son image trop sage en adoptant des accents street et presque grunge, comme l’ont démontré Louis Vuitton et Willy Chavarria.
Accessoires et collaborations en vedette
Les podiums confirment aussi la montée en puissance des accessoires emblématiques. La fine écharpe, associée à l’esthétique Indie Sleaze, s’impose comme détail incontournable. Aperçue sur Timothée Chalamet dans un rôle iconique, elle renforce son statut de signe distinctif de la saison. Elle apporte une touche subtile et décontractée à des silhouettes marquées par le contraste des matières et des volumes.
Enfin, la saison s’annonce riche en collaborations marquantes. Bluemarble s’associe à UGG, Louis Vuitton collabore avec Nigo et Willy Chavarria s’unit à adidas. Ces partenariats soulignent la capacité des maisons à s’ouvrir à de nouveaux horizons, en mêlant luxe et culture populaire. Ils traduisent une volonté de rendre la mode masculine plus accessible et dynamique, confirmant l’idée que l’hiver 2025-2026 sera placé sous le signe de la créativité partagée.