Chanel s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire avec la collection Métiers d’Art 2025, signée pour la première fois par Matthieu Blazy. La maison revient à New York, sept ans après son dernier défilé dans la métropole, pour présenter une vision audacieuse du luxe artisanal. En choisissant la ville qui a vu naître l’audace américaine de Gabrielle Chanel, Blazy projette l’élégance française dans une modernité urbaine, entre mémoire patrimoniale et pulsation contemporaine.
Une ville, une mémoire, un avenir
Le retour de Chanel à New York n’est pas un simple choix logistique ; c’est une déclaration d’intention. Cette ville-monde, à la fois brutale et raffinée, fut déjà dans les années 1930 le théâtre des premiers élans internationaux de Gabrielle Chanel. Aujourd’hui, elle devient à nouveau le miroir de l’ambition créative de la maison, avec ses contrastes électriques et son énergie frénétique.
Ce décor vibrant résonne pleinement avec les aspirations de Matthieu Blazy, qui y trouve un terrain fertile pour insuffler une modernité affranchie de nostalgie. En superposant le double C sur une carte vintage du métro, la maison affirme son intention : relier les époques, tisser du sens entre les strates de l’histoire et les dynamiques urbaines du présent.
Matthieu Blazy, l’héritier discret devenu moteur de renouveau
Matthieu Blazy incarne une nouvelle vision de la création chez Chanel, faite de respect profond pour l’héritage et d’élan maîtrisé vers l’avenir. Connu pour sa précision et son approche presque architecturale du vêtement, il aborde sa première collection Métiers d’Art avec la volonté de faire dialoguer savoir-faire traditionnel et contemporanéité.
Loin des effets de manche, Blazy adopte une posture réfléchie, où chaque couture devient un mot, chaque broderie une phrase, dans un récit cohérent et structuré. Le défi n’est pas de réinventer pour le plaisir, mais d’insuffler une énergie nouvelle à un patrimoine vivant, en gardant intacte l’âme de la maison.
Les Métiers d’Art : un langage d’excellence
La collection 2025 est également une ode aux ateliers de Chanel, ces mains précieuses de Le19M – Lesage, Montex, Lemarié et tant d’autres – qui traduisent la vision du créateur en chefs-d’œuvre textiles. La ville de New York, avec ses architectures abruptes et ses lumières mouvantes, inspire une nouvelle grammaire au geste artisanal.
Les pièces semblent capter l’énergie du bitume, tout en conservant l’empreinte du raffinement le plus absolu. Il ne s’agit plus seulement de sublimer le vêtement, mais de lui conférer une âme urbaine, une musicalité rythmée par les sons de la ville. Dans cette tension entre tradition et mouvement, les Métiers d’Art affirment plus que jamais leur place dans le futur du luxe.
Un manifeste couture pour une époque en quête de sens
Cette première collection de Blazy ne se contente pas de séduire visuellement ; elle interroge la place du vêtement dans un monde en perpétuelle transformation. En installant la couture au cœur de l’agitation new-yorkaise, Chanel affirme que l’élégance ne se fige pas : elle évolue, elle s’adapte, elle écoute son époque.
Le défilé devient alors un geste politique discret, une manière de rappeler que la mode peut être à la fois ancrée dans l’excellence et ouverte au tumulte du monde. Chanel, par la voix de Blazy, propose un luxe qui ne se regarde pas seulement, mais qui se vit — dans le rythme d’un métro, dans le reflet d’un gratte-ciel, dans la main d’un artisan.