La Fashion Week printemps-été 2026 s’annonce comme une saison charnière dans l’histoire contemporaine de la mode. Avec un calendrier densément rempli, des changements de direction artistique majeurs et une nouvelle vague de jeunes talents, les quatre capitales de la mode se préparent à vivre un moment de transformation profonde. De New York à Paris, les maisons historiques comme les labels émergents offriront des défilés à la fois spectaculaires et décisifs pour le paysage stylistique à venir.
Nouvelle vague à New York : jeunesse et audace en tête d’affiche
La scène new-yorkaise s’apprête à vibrer sous l’impulsion d’une jeune génération de créateurs portés par un désir d’expérimentation. Si Michael Kors ouvre officiellement la saison, c’est bel et bien autour des nouveaux talents que se joue l’excitation. Nicholas Aburn marquera ses débuts pour Area, tandis que Colm Dillane de KidSuper promet une mise en scène spectaculaire, fidèle à sa réputation de créateur-performeur. L’événement se déroulera au Brooklyn Borough Hall et devrait mêler mode et expression artistique, en collaboration avec des jeunes figures de la scène culturelle locale.
En parallèle, des noms déjà établis continueront de renforcer l’identité stylistique américaine. Veronica Leoni et Frances Howie poursuivront leur travail sur Calvin Klein Collection et Fforme, confirmant une direction résolument contemporaine. Des maisons comme Altuzarra, Coach ou Khaite offriront des repères solides dans un calendrier qui mêle traditions et audaces. Le mélange entre le savoir-faire des habitués et la fougue des nouveaux venus rend cette édition new-yorkaise particulièrement stimulante, à l’image d’une ville en constante mutation.
Londres se réinvente sous une nouvelle direction stratégique
La Fashion Week de Londres aborde 2026 avec une énergie nouvelle, portée par Laura Weir, la nouvelle directrice générale du British Fashion Council. Décidée à redonner de l’élan à la capitale britannique, elle a mis fin aux frais d’inscription au calendrier officiel et doublé l’investissement dans le Guest Program. Ces mesures visent à ouvrir les portes aux jeunes talents tout en attirant la presse internationale, marquant ainsi une volonté d’élargir l’impact global de l’événement. L’annulation de la Fashion Week masculine de juin n’a fait que renforcer la détermination du BFC à repenser les priorités.
Le calendrier londonien affiche cette année une augmentation significative du nombre de présentations, accueillant aussi bien les piliers du style britannique que les nouvelles voix de demain. Richard Quinn, Ahluwalia et Harris Reed côtoient les lauréats des programmes Newgen et Fashion East, tandis que Conner Ives, fort de son succès avec sa création “Protect the dolls”, revient avec une nouvelle collection attendue. H&M investit également la scène londonienne avec un défilé inédit, tandis que JW Anderson adopte une approche plus intimiste en organisant un dîner en collaboration avec le BFC.
Milan entre suspense et attentes élevées
Si les détails autour de la Fashion Week de Milan restent pour l’heure peu dévoilés, les attentes n’en sont pas moins élevées. La capitale lombarde, bastion d’un luxe audacieux et raffiné, est connue pour ses présentations flamboyantes et ses défilés empreints d’une forte identité visuelle. L’industrie garde les yeux rivés sur les prochaines annonces du calendrier, et sur la façon dont les grandes maisons italiennes comme Gucci, Prada ou Versace s’apprêtent à répondre aux enjeux créatifs et commerciaux de cette saison de transition.
Dans un contexte où les maisons italiennes doivent jongler entre héritage et innovation, la Fashion Week milanaise pourrait bien réserver des surprises, notamment en termes de collaborations inattendues et de nouvelles signatures stylistiques. Alors que la saison précédente avait vu une montée en puissance des narrations immersives et une mise en scène théâtrale, 2026 pourrait marquer un retour à l’essentiel, recentrant l’attention sur les matières, les coupes et le savoir-faire. En attendant les premières images, l’excitation monte au sein du milieu professionnel.
Paris, l’épicentre du grand chambardement créatif
Paris sera sans conteste le point culminant de cette Fashion Week printemps-été 2026. De nombreux créateurs y présenteront leur première collection en tant que directeurs artistiques de grandes maisons. Matthieu Blazy dévoilera sa vision pour Chanel, Jonathan Anderson inaugurera sa ligne féminine chez Dior, tandis que Pierpaolo Piccioli prendra les rênes de Balenciaga. À leurs côtés, Louise Trotter, Jack McCollough et Lazaro Hernandez, ou encore Duran Lantink et Meryll Rogge, chacun incarne une nouvelle direction pour des maisons en quête de renouveau.
Mais la capitale française ne sera pas uniquement le théâtre de débuts. Certains noms familiers y signeront leur deuxième saison, à l’image de Sarah Burton pour Givenchy ou Glenn Martens pour Maison Margiela. Haider Ackermann et Michael Rider poursuivront également leur travail respectif sur Tom Ford et Celine. Dans cet écosystème bouillonnant, Thom Browne fait un retour remarqué et Ganni viendra renforcer la diversité stylistique. Cette saison parisienne s’annonce ainsi comme un moment décisif, condensant les mutations majeures qui redessinent les contours du luxe international.