Cette saison, l’univers de la mode s’enrichit de collaborations où savoir-faire et imagination se rencontrent pour offrir des pièces uniques. De l’esprit western réinventé par Beyoncé et Levi’s, aux silhouettes outdoor modernisées par JJJJound et Salomon, en passant par l’hommage cinématographique de Kith à Scarface ou l’audace futuriste de Melissa et Diesel, chaque partenariat raconte une histoire singulière. Entre héritage, innovation et expérimentation esthétique, ces projets conjuguent styles iconiques et visions contemporaines, repoussant les limites de ce que peut être une collection capsule.
L’héritage western revisité par Beyoncé et Levi’s
Quand Beyoncé décide de prolonger l’univers de son album Cowboy Carter, elle choisit le denim comme terrain de jeu et Levi’s comme partenaire. Ensemble, ils imaginent “The Denim Cowboy”, quatrième et dernier chapitre de la campagne REIIMAGINE. La collection joue sur plusieurs registres : un ensemble sobre en denim délavé qui épouse la silhouette, une version audacieuse ornée de nœuds le long des coutures et, pièce phare, un total look orné de motifs cowboy scintillants. Chaque création mêle l’aura flamboyante de la chanteuse à l’authenticité du savoir-faire Levi’s.
Ce mariage entre l’esthétique western et la précision artisanale du denim illustre une volonté d’ancrer la tradition dans la modernité. En revisitant des pièces intemporelles par des détails inattendus, Beyoncé et Levi’s donnent au style cowboy une allure haute couture. Le résultat transcende la simple collaboration commerciale pour devenir une déclaration artistique où le vêtement devient vecteur d’identité et d’affirmation personnelle, tout en rendant hommage à un héritage profondément ancré dans la culture américaine.
JJJJound et Salomon : le trail s’invite en ville
Connue pour ses collaborations épurées et réfléchies, la marque montréalaise JJJJound s’associe de nouveau à Salomon pour revisiter la XT-6, icône née pour l’ultra-distance. Cette silhouette, à la fois légère et robuste, se transforme ici en deux interprétations distinctes : l’une dynamique, éclatante de bleu, jaune et noir, et l’autre plus sobre, mêlant gris et noir. Dans les deux cas, le design conserve les éléments techniques qui font la réputation de Salomon, tout en intégrant l’identité visuelle minimaliste de JJJJound.
Ces deux déclinaisons soulignent une rencontre entre fonctionnalité et style, démontrant que l’équipement de performance peut séduire bien au-delà des sentiers de montagne. Les détails de branding, notamment l’étiquette tissée co-brandée, incarnent l’esprit du partenariat : un dialogue constant entre deux univers. La XT-6 devient ainsi un objet de désir non seulement pour les passionnés d’outdoor, mais aussi pour ceux qui voient dans la sneaker un accessoire capable de lier confort, esthétique et polyvalence.
Kith rend hommage au mythe Scarface
Ronnie Fieg, fondateur et directeur créatif de Kith, a choisi de plonger dans l’imaginaire de Scarface, film culte de Brian De Palma sorti en 1983, pour donner naissance à une collection qui conjugue cinéma et mode. Des t-shirts illustrés par les visages emblématiques, des pulls travaillés, des casquettes et accessoires reprennent les codes visuels du long-métrage, avec un respect minutieux pour l’iconographie originale. L’ombre de Tony Montana plane sur chaque pièce, conférant à la collection un parfum de nostalgie assumée.
Cette capsule ne se contente pas de reproduire des images célèbres, elle les intègre dans un langage stylistique propre à Kith. Le film devient alors matière première pour un travail de réinterprétation, où l’hommage se mêle à l’innovation. Résultat : une ligne qui attire aussi bien les cinéphiles que les amateurs de mode contemporaine, et qui rappelle la capacité des collaborations à transcender les disciplines pour créer des objets culturels hybrides.
Entre futurisme et artisanat : l’audace de Melissa, Diesel et Margiela
Du côté de Melissa et Diesel, l’expérimentation prend des allures futuristes. Les deux marques explorent de nouvelles formes à travers trois modèles de chaussures aux textures translucides et aux palettes intenses, mêlant sandales à plateformes, tongs revisitées et sneakers genderless. Chaque pièce porte la signature audacieuse des deux maisons, avec des volumes assumés et un graphisme marqué par le monogramme “D” repensé comme élément sculptural.
À cette proposition avant-gardiste répond la capsule MM6 Maison Margiela x Dr. Martens, où le blanc immaculé sert de toile à des hybridations de modèles cultes. Fusion entre bottes 1460 et chaussures 1461, ou entre derbies et mocassins Penton, ces créations brouillent les frontières entre tradition et innovation. Ici, l’artisanat britannique rencontre l’approche déconstructive parisienne, donnant naissance à des pièces intemporelles qui portent en elles l’essence de deux mondes stylistiques que tout semblait opposer.