À seulement quarante-cinq minutes de la capitale, l’Abbaye des Vaux-de-Cernay incarne une échappée hors du temps. Ce joyau patrimonial métamorphosé en refuge enchanteur marie raffinement à la française, esprit champêtre et touches british. Une expérience immersive où histoire, nature et art de vivre se rencontrent avec justesse.
Une abbaye oubliée devenue icône du luxe discret
Nichée dans la forêt domaniale de Rambouillet, l’Abbaye des Vaux-de-Cernay déploie ses pierres centenaires dans un cadre qui semble hors du monde. Fondée au XIIe siècle, elle renaît à la fin du XIXe sous l’impulsion visionnaire de la baronne Charlotte de Rothschild. Cette dernière restaure avec passion l’architecture cistercienne, y insufflant déjà une âme singulière.
Aujourd’hui, sous la direction de Paris Society et de Laurent de Gourcuff, le domaine connaît un nouvel âge d’or. Loin des hôtels standardisés, ce lieu cultivé dans le secret des bois devient un théâtre de rêve : mariages féeriques, séjours poétiques, ou simples escapades hédonistes, tout semble y inviter au ravissement. Le haras transformé en spa, les salons feutrés, les jardins peuplés d’alpagas : chaque recoin a une histoire à murmurer.
Une esthétique maîtrisée entre noblesse française et clin d’œil britannique
L’intérieur, repensé par Cordelia de Castellane, célèbre une élégance surannée qui flirte avec l’excentricité britannique. Le tartan écossais côtoie les abat-jours en tweed, les fauteuils Chesterfield s’enfoncent dans les tapis léopard, tandis que les murs sombres mettent en valeur des boiseries sculptées d’époque. Ici, chaque détail raconte un art de vivre raffiné et assumé.
Dans les chambres, la toile de Jouy embrasse les charpentes, les baignoires en rotin rappellent les luxes d’antan, et les assiettes anciennes devenues décorations murales rendent hommage aux arts de la table à la française. L’atmosphère oscille entre maison de campagne stylisée et manoir enchanté, réveillant en chaque visiteur un imaginaire d’enfant rêveur et d’adulte esthète.
Une table inspirée par les grands classiques de la gastronomie française
Le raffinement du lieu s’étend naturellement à la table. Dans l’ancienne salle de chasse devenue restaurant gastronomique, la cuisine rend hommage aux traditions hexagonales. Pithiviers de foie gras, ravioles de langoustines au beurre blanc et filet de bœuf à la béarnaise sont servis sous les lustres anciens, dans une ambiance digne des grands repas d’autrefois.
Le dimanche, c’est au Réfectoire des Moines que la magie opère. Ce long hall voûté, où flotte l’esprit de Poudlard, accueille un brunch somptueux. Viennoiseries sans gluten, tartes au citron meringuées, œufs brouillés à la truffe ou à la poutargue, saumon façon Bénédicte… Ici, le rituel dominical devient un banquet célébrant le goût, la générosité et l’élégance.
La Ferme de l’Abbaye : un havre bucolique pour les amoureux du calme
À quinze minutes de marche, la Ferme de l’Abbaye offre une alternative plus intimiste au faste de la bâtisse principale. Perdue dans une clairière bordée d’un lac, elle se compose d’un corps de ferme, d’une grange et d’un cottage, parfaits pour les séjours en famille ou entre amis. L’ambiance y est rustique-chic : murs en pierre, volets verts, enclos d’animaux – ânes, chèvres, boucs – et air pur à volonté.
La décoration, signée Corinne Sachot, mêle inspirations anglaises, vanneries artisanales et luminaires champêtres. Le bois règne en maître dans chaque pièce, des poutres apparentes aux meubles patinés. À table, le restaurant Bambini, petite sœur de l’enseigne parisienne, propose pizzas au feu de bois, rigatoni à la carbonara, risotto aux asperges, et trofie au pesto de pistache. Pour finir, citron givré et glace à la pistache nappée d’huile d’olive donnent un avant-goût de dolce vita.
Trois ans de rénovation ont permis de transformer l’Abbaye des Vaux-de-Cernay en une parenthèse enchantée où luxe, patrimoine et nature se conjuguent à la perfection. Ici, chaque pierre, chaque meuble, chaque plat raconte une histoire. Une invitation à ralentir, rêver, et redécouvrir l’art de vivre à la française, à seulement quelques pas de Paris.