Cinq ans après le succès de Toujours Plus, Léna Mahfouf revient avec un deuxième ouvrage plus mature, Encore Mieux. Entre retranchement volontaire à Los Angeles, discipline stricte, et exploration intérieure, la créatrice dévoile un processus d’écriture à la fois introspectif et libérateur. Cette nouvelle aventure éditoriale marque un tournant dans sa trajectoire, mêlant développement personnel, ambition professionnelle et retour aux essentiels. Confidences exclusives sur une gestation littéraire à cœur ouvert, dans un moment suspendu entre silence et résilience.
Une retraite volontaire pour retrouver le fil
Pour concevoir ce second livre, Léna Mahfouf s’est imposé un cadre radical : un mois d’isolement à Los Angeles, loin des repères familiers. Ce retrait, pensé comme un sas de déconnexion, lui a permis de finaliser un projet entamé deux ans et demi plus tôt. Coupée du tumulte parisien et des injonctions de sa vie numérique, elle a pu plonger dans une bulle introspective propice à la relecture et à l’ajustement de son texte. Ce moment suspendu, rythmé par le sport et l’écriture, a aussi permis d’incorporer des exercices pratiques visant à guider le lecteur dans sa propre réflexion personnelle.
Lena ne cherchait pas uniquement à écrire, mais à éprouver son propre rythme, son authenticité. À Los Angeles, les heures s’étiraient dans un silence fertile, offrant l’espace nécessaire pour que surgissent les idées longtemps contenues. Cette solitude assumée lui a permis de faire émerger une forme d’écriture plus fluide, déliée de toute pression extérieure. Travailler avec le décalage horaire lui offrait une double temporalité : celle du business le matin, celle de la création l’après-midi. Loin d’une échappée passive, ce repli s’est avéré structurant et profondément libérateur.
Une discipline du quotidien pour contrer la page blanche
Loin des injonctions au miracle morning radical, Léna a su adapter à sa manière les rituels qui la recentrent. Une marche matinale, sans téléphone ni miroir, pour respirer et remettre ses pensées à l’endroit. Puis, plus tard, une séance de sport pour faire le vide des tensions. Ces moments simples mais ancrés dans la répétition deviennent les piliers d’un cadre qui facilite l’acte d’écrire. La créativité n’y est plus une étincelle magique, mais un muscle que l’on entraîne à force de constance.
À travers cette routine, elle a appris à désacraliser le syndrome de la page blanche. Commencer, même maladroitement, reste plus fructueux que d’attendre une inspiration parfaite. En s’autorisant à écrire par fragments, elle a pu déjouer l’angoisse du résultat immédiat. Cette méthode, nourrie par l’expérience et le lâcher-prise, a permis au texte de se construire avec organicité. Elle insiste sur l’importance de la pratique : écrire pour s’inspirer, créer pour débloquer l’invisible. En cela, l’écriture devient un exercice de patience, mais surtout de foi en son propre rythme.
Un ancrage émotionnel entre vulnérabilité et lucidité
Ce nouveau livre témoigne d’une Léna plus ancrée, consciente des dualités qui la traversent. L’envie de réussite coexiste avec celle de préserver une certaine légèreté, un droit à l’insouciance. Elle évoque avec sincérité ses limites, son rapport au corps, à la fatigue, à la surexposition. Si elle continue à fréquenter les salles de sport ou à boire un verre entre amis, c’est avec une volonté plus claire : se faire du bien, dans un équilibre lucide. Elle assume ses deux facettes : la bosseuse organisée et la noctambule joyeuse, sans chercher à les réconcilier à tout prix.
Ce parcours intérieur se reflète dans sa plume, plus incarnée, plus nuancée. Évoquant ses doutes, ses insécurités physiques, ou encore ses expériences professionnelles parfois brutales, Léna refuse les raccourcis faciles du développement personnel à l’américaine. Elle propose une démarche sur mesure, fondée sur l’écoute de soi et l’intuition. Ce n’est pas tant une méthode à suivre qu’un dialogue à instaurer avec soi-même. Son livre, agrémenté d’exercices, devient ainsi un outil vivant, où chacun peut écrire, raturer, coller, revenir… comme dans un carnet de bord.
Une vision plus adulte, tournée vers l’avenir
Depuis son premier livre, Léna a grandi, et cela se ressent dans chaque page de Encore Mieux. Elle n’écrit plus depuis l’émerveillement naïf de ses débuts, mais depuis une maturité conquise à la force de l’expérience. Elle y parle business, autonomie, rapports de pouvoir, et aussi des pièges qu’elle a dû éviter en tant que jeune femme dans une industrie encore dominée par les hommes. Elle rêve désormais d’un livre plus radical, centré sur l’entrepreneuriat féminin, accessible et sans jargon. Un manifeste d’émancipation économique pour les femmes d’aujourd’hui.
Elle souhaite transmettre ce qu’elle a appris : comment lire un contrat, se protéger dans un univers peu régulé, faire des choix d’investissement. Mais au-delà des chiffres, ce qu’elle défend avant tout, c’est la liberté de choisir. Celle de participer, ou non, aux dynamiques d’un monde où l’on exige toujours plus. Léna ne vend pas du rêve, elle partage une réalité — la sienne — avec ses forces et ses contradictions. Et à travers ses mots, elle invite les autres à faire de même : se raconter, se célébrer, oser poser des mots sur ce qu’on veut vraiment.