Escarpins vertigineux, sandales de soie, talons rouge passion ou sneakers de créateurs… Cette saison, les chaussures n’ont jamais autant capté la lumière. Déclinées dans des matières luxueuses, revisitées par des collaborations audacieuses ou inspirées d’une féminité romantique, elles s’imposent comme des manifestes de style. Tour d’horizon des tendances phares repérées sur les podiums de la Fashion Week automne-hiver 2025-2026, où chaque silhouette se joue désormais aussi à la pointe du pied.
Les escarpins signent un retour triomphal
L’escarpin s’affirme cette saison comme l’incarnation d’un retour au glamour pur. Fini le règne absolu de la basket ou du soulier utilitaire : l’automne-hiver 2025-2026 voit le talon-aiguille reprendre de la hauteur. Qu’ils soient inspirés des almond shoes aux bouts arrondis ou qu’ils affichent des pointes exagérément effilées, ces escarpins captivent par leur élégance tranchante. Sur les podiums de Mugler, Schiaparelli ou Loewe, ils se portent aussi bien avec des tailleurs affûtés qu’avec des robes vaporeuses, rappelant que marcher haut perchée reste un art.
La silhouette s’affine et s’affirme, réconciliant pouvoir et féminité. On note une attention particulière portée à la structure du soulier : talon sculptural, lignes fuyantes, cuir glacé ou verni. Plus qu’un accessoire, l’escarpin devient une déclaration d’intention, une manière de revendiquer une allure autoritaire, mais toujours stylée. C’est l’arme de séduction discrète, mais imparable, de la rentrée.
Le satin se glisse dans les dressings d’hiver
La surprise de la saison vient des sandales satinées, qui troquent les podiums d’été pour ceux de l’hiver avec une aisance désarmante. Ce choix, audacieux mais assumé, s’inscrit dans la vague coquette, cette tendance ultra-féminine qui mêle rubans, transparences, dentelles et une palette de tons pastels. Chez Simone Rocha, Miu Miu ou Richard Quinn, ces souliers aériens sont portés avec des collants en voile, des robes en mousseline ou des manteaux oversize, créant un jeu de contraste aussi délicat qu’inattendu.
Plus que jamais, la chaussure devient le point d’ancrage d’une silhouette qui raconte une histoire : celle d’une femme romantique, mais jamais naïve. Le satin, matière noble, capte la lumière et offre une texture sensuelle au pied, rappelant l’univers de la lingerie ou des souliers de bal. En hiver, ces sandales s’émancipent des codes saisonniers et nous invitent à réinventer le vestiaire froid à travers des détails qui murmurent plutôt qu’ils ne crient.
L’instinct sauvage en guise de statement
Alors que l’imprimé léopard s’efface peu à peu des radars, c’est le zèbre qui rugit sur les podiums. Plus graphique, moins attendu, il s’impose comme l’animal-totem de la saison. Repéré chez Balmain, Duran Lantink ou Conner Ives, il habille principalement des bottes à tiges hautes, flirtant avec l’esthétique western ou le glamour 70s. Les zébrures noir et blanc, parfois réinterprétées en rouge ou en bleu, confèrent à ces modèles une force visuelle singulière, oscillant entre provocation et sophistication.
Loin de l’effet « déguisement », l’imprimé animalier version 2025 se veut stylisé, presque artistique. Il devient une texture en soi, un motif capable de dynamiser un look sobre ou d’accompagner des silhouettes déjà fortes. Porté avec un pantalon en cuir, un trench en vinyle ou même une robe drapée, il insuffle un élan sauvage à l’élégance urbaine. La femme qui le porte affirme un goût pour le danger apprivoisé, le style instinctif.
Quand les sneakers deviennent des pièces de collection
Dans le paysage mode actuel, les collaborations entre maisons de luxe et marques de sport s’imposent comme des événements incontournables. Cette saison, Balenciaga et Valentino prêtent leur aura à Puma et Vans, quand Toga s’associe à Asics pour un modèle à mi-chemin entre performance et esthétique pointue. Ces sneakers hybrides, fruits de savoir-faire croisés, brouillent les frontières entre haute couture et culture urbaine, créant des objets de désir qui se collectionnent autant qu’ils se portent.
Derrière chaque collaboration, une histoire : celle d’un croisement d’univers, d’une synergie entre design technique et sens du beau. Ces paires, souvent produites en édition limitée, deviennent des emblèmes générationnels. Elles traduisent une manière d’envisager la mode non plus comme un discours descendant, mais comme un dialogue entre disciplines. Et pour l’automne-hiver 2025-2026, ce sont elles qui risquent bien de redéfinir ce que l’on entend par “chaussure iconique”.
Le rouge embrase les talons de la saison
Enfin, impossible de passer à côté de la tendance la plus enflammée de la saison : les talons rouges. Chez Gucci, Saint Laurent ou Stella McCartney, cette couleur dramatique investit les escarpins comme les bottines, devenant le détail incendiaire d’un look autrement sobre. Le rouge, dans toutes ses déclinaisons — carmin, rubis, écarlate — évoque tour à tour la passion, l’audace ou le romantisme tragique.
Ces chaussures, portées avec une petite robe noire ou un total look denim, fonctionnent comme un point d’exclamation visuel. Elles affirment une intention, une envie de briller, de séduire, de prendre position. Dans une époque où le minimalisme règne souvent, le rouge revient comme un cri de cœur stylistique. Il rappelle que la mode, avant tout, est faite pour bouleverser, réveiller et électriser. À chaque pas.
