Photographe emblématique de la jet-set des années 50 à 80, Slim Aarons a immortalisé la Riviera française comme nul autre. À travers son objectif, les palaces mythiques de la Méditerranée deviennent les témoins silencieux d’une époque insouciante, baignée de soleil, de luxe et de mondanités. De Cannes à Monaco, en passant par Saint-Jean-Cap-Ferrat, ses clichés racontent un art de vivre désormais révolu, où les piscines scintillent et les silhouettes élégantes se prélassent sous les palmiers. Une invitation à voyager dans le temps, entre mer azur et faste éternel.
Antibes et le mythe du Cap-Eden-Roc
Au cœur de la pinède d’Antibes, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc incarne le faste absolu de la Riviera. Depuis 150 ans, il attire têtes couronnées, artistes, écrivains et stars hollywoodiennes, notamment durant le Festival de Cannes. C’est dans ce décor digne d’un roman de Scott Fitzgerald que Slim Aarons pose son regard tendre et complice, capturant les instants de quiétude dorée sur les rochers ensoleillés ou dans les salons surplombant la mer.
À travers les photographies de Aarons, le palace devient un théâtre à ciel ouvert, où les protagonistes savourent l’instant sans conscience d’être immortalisés. Ses images offrent un témoignage précieux de ce lieu iconique, dont l’élégance n’a jamais fléchi malgré les décennies. Le Cap-Eden-Roc reste aujourd’hui encore l’un des refuges les plus convoités de la Méditerranée.
Cannes, entre glamour et patrimoine
Symbole du raffinement cannois, l’InterContinental Carlton trône majestueusement face à la Croisette. Dès les années 1950, il devient le repaire de la jet-set internationale, attirée par ses suites lumineuses et son atmosphère Belle Époque. Slim Aarons y saisit la beauté tranquille des après-midis sur les balcons, les robes vaporeuses dans le vent, les regards échappés vers la Méditerranée.
Son objectif s’attarde aussi sur les rituels mondains de ce microcosme doré : conversations feutrées, jeux de regards, élégance étudiée. Derrière le glamour affiché, c’est toute une époque qui transparaît, faite de privilèges et d’oisiveté. Le Carlton reste l’un des rares lieux où le passé et le présent cohabitent avec autant de grâce.
L’éclat discret de Monaco et Roquebrune
À Roquebrune-Cap-Martin, perché entre ciel et mer, le Monte-Carlo Beach offre un luxe plus confidentiel. Slim Aarons y photographie un monde suspendu, entre criques turquoise et piscines bordées de palmiers. Le temps semble y ralentir, au rythme des baignades, des déjeuners en terrasse, des siestes à l’ombre des parasols rayés.
De l’autre côté de la Principauté, c’est Monaco qui incarne le faste éclatant. Aarons y saisit l’architecture exubérante, les silhouettes élégantes foulant les marbres des grands hôtels. Mais sous le clinquant, ses clichés révèlent aussi une forme de nostalgie : celle d’un monde figé dans sa beauté, à la frontière entre rêve et réalité.
Cap-Ferrat, joyau intemporel de la Riviera
À Saint-Jean-Cap-Ferrat, le Grand-Hôtel du Cap-Ferrat et La Voile d’Or sont les témoins d’un art de vivre que Slim Aarons savait capturer à la perfection. Nichés entre pins parasols et mer d’azur, ces établissements incarnent l’élégance discrète, celle que l’on devine plus qu’on ne montre. Aarons y photographie des instants simples, baignés de lumière : un plongeon depuis le ponton, une lecture au bord de la piscine.
Ces lieux, loin du tumulte, ont su préserver leur âme. C’est ce que l’on ressent dans les clichés du photographe, où le silence semble avoir autant d’importance que le décor. Avec sa sensibilité unique, Aarons a figé à jamais cette Riviera secrète et solaire, dont la beauté continue de faire rêver.