Thứ Năm, Tháng 8 7, 2025

Harris Dickinson x rhode : L’épure incarnée, ou quand la peau devient un récit

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Dans un paysage saturé d’images retouchées et de promesses trop lisses, rhode fait le choix de la sincérité. En confiant sa nouvelle campagne à Harris Dickinson, la marque ne signe pas un simple partenariat : elle compose un manifeste silencieux, à la fois intime et subversif, où la beauté ne s’impose plus — elle se révèle. Pas de flash, pas d’armure. Juste une peau. Un souffle. Une présence. Dickinson, acteur de la nuance, devient ici le visage d’une nouvelle idée du soin : celle qui ne cherche pas à transformer, mais à révéler.

Le choix de Harris : ni égérie, ni alibi — mais évidence

Il y a des visages qui rassurent. D’autres qui racontent. Celui de Harris Dickinson appartient à une troisième catégorie, plus rare : il interroge. Il trouble sans chercher à plaire. Il incarne sans performer. De ses rôles poignants (Beach Rats, The Souvenir: Part II, Triangle of Sadness), il garde cette tension permanente entre force brute et délicatesse rentrée. Un homme dans l’entre-deux, ni tout à fait docile, ni tout à fait sauvage.

C’est précisément cette faille maîtrisée que rhode explore : non pas une esthétique du contrôle, mais celle du lâcher-prise. Une beauté qui ne se revendique pas, mais qui s’autorise. Qui dit, en silence : je suis là, je respire, je m’appartiens.

Le soin comme langage : quand la peau dit ce que les mots taisent

Chez rhode, le skincare n’est pas un artifice, encore moins une prescription genrée. C’est une forme de langage tactile, un acte d’attention envers soi — et envers le monde. En faisant de Dickinson le porte-voix de cette philosophie, Hailey Bieber dépasse les codes du “genderless” marketing : elle crée un espace.

Un espace où un homme peut poser ses mains sur son visage avec douceur. Où il peut accueillir un sérum comme on accueille une confidence. Où le reflet dans le miroir ne dit pas performer, mais exister.

Et cela change tout. Car ce n’est plus une peau parfaite que l’on regarde. C’est une peau habitée. Qui porte les marques de l’histoire, les plis du doute, les éclats du vivant.

La photographie comme caresse : Sundsbø, Dickinson, rhode — un triptyque sensible

Photographié par Sølve Sundsbø, le récit visuel se déploie comme un poème en clair-obscur. Il ne s’agit pas ici de “beauté masculine” au sens traditionnel. Il s’agit de textures. De grains. De lumière déposée comme un baume. On y voit Dickinson à contre-jour, les traits humides, les cils alourdis de sérum. Non pas une image parfaite, mais une scène de silence.

Chaque cliché devient un fragment sensoriel. Une manière de dire : la peau est vivante. Elle n’est ni neutre ni lisse — elle est lieu d’émotion. Et c’est ce qui fait la puissance de cette campagne : elle ne vend pas un produit, elle propose une expérience. Celle d’habiter son propre corps avec douceur et honnêteté.

rhode, ou l’esthétique de la décélération

Dans un monde où la vitesse est devenue vertu, rhode prend le contre-pied. Sa campagne ne crie pas. Elle chuchote. Elle suggère que prendre soin de soi, ce n’est pas répondre à une injonction sociale, mais renouer avec un tempo intérieur.

Avec Harris Dickinson comme figure de proue, la marque propose une vision radicale du masculin : un homme qui n’a rien à prouver, sinon qu’il est à l’écoute. De sa peau. De ses besoins. De ses sensations. Une masculinité apaisée, consciente, débarrassée de la carapace.

Ce que cette campagne propose, au fond, dépasse le cadre du skincare. Elle interroge les représentations. Elle bouscule les rôles. Elle propose une forme de douceur active, qui ne nie pas la puissance, mais la redéfinit. Avec rhode, la beauté devient une pratique culturelle : celle d’un soin non-genré, non-normatif, non-performant. Une esthétique du vrai, du sensoriel, de l’intime. Une proposition de vivre autrement. Et si prendre soin de soi, en 2025, c’était cela ? Ne plus s’endurcir. Mais s’habiter. Avec patience. Avec audace. Avec tact.

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