Thứ Hai, Tháng 6 30, 2025

Et si on s’habillait façon Wes Anderson ? La mode au prisme du cinéma

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Un manteau pastel, un bonnet rouge, une robe à col Claudine ou une valise brodée de girafes… L’univers de Wes Anderson ne se regarde pas seulement : il s’attrape, se porte et se vit. À l’occasion de l’exposition que lui consacre la Cinémathèque française, une envie surgit : glisser un peu de cette poésie visuelle et vintage dans notre dressing. Et si on stylisait nos vies à la manière de ses personnages ?

Une garde-robe comme un scénario

Chez Wes Anderson, chaque vêtement raconte une histoire. Dans Rushmore ou La Famille Tenenbaum, les héros sont autant définis par leurs névroses que par leurs tenues. Margot Tenenbaum, figée dans son manteau de fourrure Fendi et ses ballerines plates, devient icône mode bien avant que la nostalgie 70’s ne devienne tendance. Quant à Chas, en survêtement rouge Adidas vintage, il incarne une forme de mélancolie joyeuse et d’obsession maîtrisée, toujours aussi irrésistible en 2025.

Le style “préppy-toqué” de ces personnages en quête d’eux-mêmes a séduit la mode, jusqu’aux podiums de Gucci ou de Prada. C’est cette fusion du décalé et de l’élégance qui fascine : un look “académique” bouleversé par une barrette trop grande, un sac Birkin mal porté ou un bandeau de tennis gardé toute la journée. Une esthétique qui revendique ses failles, et c’est bien ce qui la rend profondément attachante.

Le chic maritime ou l’art du décalage

Dans La Vie aquatique, l’uniforme devient poétique. Avec leur bonnet rouge et leur chemise bleu ciel, l’équipage du commandant Zissou incarne un style marin rétro tout droit sorti d’un rêve sous-marin des années 70. Un uniforme fonctionnel, mais joyeusement désuet, qui évoque Jacques Cousteau et les films éducatifs de notre enfance. Résultat ? Le look devient culte, jusqu’à pousser Adidas à créer une édition limitée de la fameuse Rom Zissou.

Ce mélange de pastiche et de sincérité se retrouve dans À bord du Darjeeling Limited, où les trois frères en deuil déambulent en costumes froissés griffés Marc Jacobs, traînant derrière eux des valises Louis Vuitton couvertes de palmiers et d’animaux. Le voyage est autant spirituel que stylistique. Turbans indiens, sherwanis turquoise et tissus du Rajasthan plongent le spectateur dans une Inde fantasmée, tout en donnant à la mode une nouvelle palette émotionnelle.

Une enfance stylisée entre nostalgie et tendresse

Chez Anderson, l’enfance n’est jamais naïve. Dans Moonrise Kingdom, le style des protagonistes – robe sixties, chaussettes hautes, toque en fausse fourrure et sac à dos de scout – évoque les albums d’illustration vintage. Ce n’est pas un hasard : chaque plan semble sorti d’un conte pour enfants. Pourtant, derrière ces silhouettes colorées, se cache une vraie réflexion sur la fuite, le désir d’émancipation, la peur de grandir.

Cette mode à hauteur d’enfant séduit justement par son mélange de douceur et de sérieux. Sam, orphelin scout rigoureux, affiche son badge avec la même fierté qu’un officier. Suzy, aventurière en robe orange, regarde le monde avec une lucidité cruelle. Leurs vêtements ne sont pas des costumes : ce sont des armures douces, un peu passées, pleines de rêves pliés soigneusement au fond d’une valise.

Surréalisme pastel et fantaisie couture

Difficile d’évoquer Wes Anderson sans parler de The Grand Budapest Hotel. Ce film est un véritable feu d’artifice visuel : rose poudré, violet impérial, bleu pastel… Les uniformes du personnel, les manteaux de fourrure, les pâtisseries Mendl’s, tout semble conçu pour caresser les yeux. Ici, l’élégance est maximale, mais toujours un brin décalée : le concierge M. Gustave est d’une préciosité hilarante, Agatha la pâtissière incarne une grâce discrète et sucrée.

Asteroid City, dernière fantaisie du réalisateur, pousse encore plus loin l’esthétique pop et fifties. La ville désertique et surexposée accueille des personnages dignes de figurines rétro. Scarlett Johansson, en star désabusée au rouge à lèvres carmin, évoque une Marilyn postmoderne, tandis que l’institutrice (Maya Hawke) fait la leçon en cardigan jaune citron décoré de pâquerettes. Rien n’est laissé au hasard, mais tout semble improvisé. C’est la magie Anderson.

Chez Wes Anderson, s’habiller, c’est inventer son rôle. C’est dire quelque chose de soi sans ouvrir la bouche. S’inspirer de ses personnages, c’est accepter de mêler mélancolie et joie, humour et tendresse, passé et présent. En endossant un bonnet rouge, une robe col Claudine ou une chemise de concierge violet, on ne devient pas seulement stylé : on entre dans un univers où chaque pli de vêtement raconte une histoire, et chaque accessoire devient un compagnon d’aventure. Alors, prêt·e à ouvrir votre vestiaire comme on ouvre un scénario ?

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