Thứ Hai, Tháng 6 30, 2025

À Marseille, l’Inter Milan devient le club du cœur… l’espace d’une finale

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Alors que le PSG s’apprête à disputer une nouvelle finale de Ligue des champions, c’est l’Inter Milan qui voit ses maillots s’arracher dans les rues de Marseille. Clin d’œil malicieux ou acte de résistance symbolique ? Sur fond de rivalité historique, les supporters marseillais redessinent les contours du soutien footballistique à travers un geste à la fois ironique, assumé… et très révélateur.

Un maillot, une ville, un message

À Marseille, le football n’est pas qu’un sport : c’est une religion, une mémoire vivante, un acte de foi collective. Et lorsqu’il s’agit de défendre l’honneur de l’Olympique de Marseille, aucun terrain n’est trop lointain, aucun maillot n’est trop étranger. À quelques jours de la finale de la Ligue des champions qui opposera le Paris Saint-Germain à l’Inter Milan, un phénomène inattendu secoue les rayons des magasins de sport de la cité phocéenne : le maillot de l’Inter y est en rupture de stock.

Ce n’est ni une erreur logistique ni une mode passagère. C’est un choix délibéré, une déclaration de guerre en tissu et polyester. Car pour de nombreux Marseillais, soutenir Milan dans cette finale, c’est bien plus qu’une préférence sportive. C’est une posture identitaire, presque politique, ancrée dans une rivalité franco-française qui transcende le football : celle qui oppose Marseille à Paris, l’OM au PSG, le Sud au Nord.

Le FC Procuration : quand l’amour de l’OM se projette ailleurs

Ce que les observateurs appellent ironiquement le « FC Procuration » connaît ici son apogée. En achetant en masse les maillots noir et bleu des Nerazzurri, les fans de l’OM s’offrent une victoire symbolique. Ce n’est pas tant l’Inter qu’ils encouragent : c’est la défaite du PSG qu’ils espèrent, qu’ils provoquent à leur manière, par cette mobilisation silencieuse mais efficace. Chaque maillot vendu, chaque logo de l’Inter porté sur le Vieux-Port, devient un cri du cœur : “À jamais les premiers”.

Ismaël, vendeur dans une enseigne de sport à Marseille, confirme cette vague inédite : « Toute l’année, on ne vend pas un seul maillot de l’Inter. Et là, en deux jours, on n’a plus rien. C’est fou. Les gens viennent même avec leurs enfants, comme si c’était le match de leur propre club. » Le message est clair : à Marseille, on ne perd jamais une occasion de rappeler que l’OM reste, à ce jour, le seul club français à avoir remporté la Ligue des champions.

Une guerre de symboles : football et identité

Il ne s’agit pas seulement de football, mais d’une identité en tension permanente. L’OM et le PSG représentent deux visions du monde, deux conceptions du sport et de l’héritage. D’un côté, Marseille, son club populaire, ses racines méditerranéennes, son titre conquis en 1993 comme un acte héroïque. De l’autre, Paris, la capitale et sa puissance financière, son image moderne et sa quête obstinée d’un sacre européen qui lui échappe encore.

Face à cette opposition, le choix de nombreux Marseillais de revêtir les couleurs de l’Inter est hautement symbolique. C’est une manière de défendre l’histoire de leur ville par la dérision, de rappeler que malgré les années qui passent, un palmarès ne s’efface pas. En soutenant Milan, c’est leur propre gloire qu’ils protègent, contre le vent parisien qui souffle chaque printemps avec plus d’insistance.

Un engouement inattendu, des rayons dévalisés

La conséquence directe de cette passion par procuration ? Une rupture de stock express dans toutes les enseignes sportives de Marseille. Decathlon, Intersport, Sport 2000… Aucun n’a anticipé une telle flambée. Ce phénomène, sans précédent, n’est pas une opération marketing orchestrée par l’Inter. Il est entièrement spontané, né d’une ferveur locale qui sait s’adapter au calendrier européen.

Même les réseaux sociaux s’en sont emparés. Des dizaines de publications partagent des photos de maillots portés fièrement par des Marseillais dans les ruelles du Panier ou sur la Corniche. Des hashtags comme #ForzaOMForzaInter ou #AntiParisUnited fleurissent sur les timelines. Pour certains, c’est une boutade. Pour d’autres, c’est un acte de résistance joyeux, un pied-de-nez au centralisme sportif et médiatique qui semble favoriser Paris.

Une passion qui ne faiblit jamais

Dans le fond, cette histoire dit une chose essentielle : l’amour du maillot, pour les Marseillais, ne se limite pas aux 90 minutes d’un match ou à l’enceinte du Vélodrome. Il déborde, il s’improvise, il se joue des frontières. L’Inter Milan, le temps d’une finale, devient un alter ego, un allié de circonstance dans un combat d’orgueil et de mémoire.

Et même si Milan ne soulève pas la coupe, peu importe. Pour Marseille, l’essentiel est ailleurs : dans ce rappel constant que le football est aussi une affaire de culture, d’attachement, de fierté. Porter le maillot de l’Inter à Marseille, ce n’est pas trahir son club, c’est lui rendre hommage d’une manière bien particulière. C’est affirmer que, quelles que soient les victoires à venir, l’histoire appartient à ceux qui l’ont écrite.

À Marseille, chaque finale de Ligue des champions est une piqûre de rappel : en 1993, l’OM est entré dans l’éternité. Et tant que Paris ne soulèvera pas cette même coupe, cette fierté restera intacte. Le maillot de l’Inter peut bien se vendre comme des petits pains dans les rues phocéennes — il ne s’agit pas d’un effet de mode, mais d’un symbole puissant. Celui d’une ville qui n’oublie jamais, qui transforme chaque occasion en hymne à sa propre légende.

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